Griffe
Ce n'est pas toi qui me manque. C'est ton regard. C'est le sentir se poser sur moi, et me désirer. Pas de maquillage, cheveux fouillis, T-shirt trop grand et tanga noir en dentelle. Cela te suffit. Tu me rends belle. Tu me regardes.
" Tu veux boire quelque chose ?
- J'ai envie de te croquer.
- Tu ne réponds pas à ma question."
C'est ça qui me plaisait chez toi. Cette séduction incessante entre toi et moi. La façon dont tu ne me laissais pas le choix. Tes mains autours de ma taille en te croisant en soirée. Tes lèvres dans mon cou. Ton parfum que je connaissais déjà. Et tu disparaissais. Je te retrouvais dans les bras d'une autre. J'avais un petit pincement au coeur mais rien de grave. Après tout c'était le jeu non ? Et cela me permettait à moi aussi d'aller dans d'autres bras.
Et malgré toute cette distance tu devenais parfois un enfant le matin sur l'oreiller. L'homme et la fumée interdite disparaissaient, il ne restait que toi, craignant que je t'effleurs, incapable de rester calme, s'occupant de moi. Et j'aimais ça. Mais ça ne m'a pas suffit tu comprends. Pas suffit pour m'attacher. Je n'ai jamais eu envie de te raconter ma journée, ni même ce souvenir d'enfance, où de te montrer cette photo. Je n'ai pas eu envie de parler de toi à personne. Tu es resté le "plan cul" sans prénom. Et personne ne se souviendra de toi. Et pourtant je n'arrive pas à t'oublier. Je ne comprends pas.
J'ai aimé le bruit des touches du clavier.